L'arriver de Train

Encore en retard! Franchement, on la prévenait toujours à la dernière minute! Traînant son petit Garry partout de peur qu’on ne le lui prenne, Elizabeth s’était rapidement dirigée vers la salle d’accueil. Elle avait eu une bonne nuit de sommeil et ne semblait aucunement fatigué cette fois-ci. Tant mieux! L’homme qu’elle accueillerait semblait venir travailler ici après tout… Elle se devait de faire bonne figure, comme d’habitude. Ouvrant la porte de la salle, elle se percuta presque contre Train.

« Oh! Désolée. Je suis quelque peu en retard, mais on vient tout juste de m’avertir de votre arrivée… »

Observant les chats avec amusement, Elizabeth ne put s’empêcher de songer qu’elle n’avait pas vu ce genre de bête depuis presque 10 ans… Et pour Garry, cela semblait représenter une véritable fascination qu’il observait de ses grands yeux verts. Tendant une main, comme s’il avait voulu toucher les chats, Garry les observait d’un air intrigué.

« On m’a dit que vous veniez pour travailler ici… on m’a bel et bien dit la vérité? Autrement, je me nomme Elizabeth. Je me change de l’accueil de tous les nouveaux arrivants. » se présenta-t-elle, tout en tenant ferment son bébé qui semblait espéré être lâché pour aller jouer avec les deux animaux.

Bien, au moins, elle avait les bonnes informations sur Train!

« Contente de vous connaître, monsieur Heartnet! J’espère que vous vous plairez à Tnatum. C’est pour le poste de surveillant, si je ne me trompe pas? Le nombre de nouveaux est tellement grand que je me mêle souvent… pardonnez à l’avance mes questions dans ce genre, mais je ne voudrais surtout pas vous induire en erreur en me trompant avec l’arrivée d’un scientifique… Se serait bête de ma part de faire une telle erreur à vrai dire. »

Observant les deux chats qui s’approchaient d’elle, Elizabeth semblait presque vouloir reculer d’un pas… Elle n’avait pas vu de telles bêtes depuis l’âge de 12 ans et elle semblait avoir peu à peu oublié comment ce pouvait être de se trouver en compagnie de cela…

« Vous êtes… un Mutant?! » s’étonna-t-elle en entendant Train parler de sa race. « Mais… de quoi parlez-vous au juste? Je ne suis pas qui? Je… je ne comprends plus rien… »

Simple curiosité, bien entendu, mais elle se doutait bien que cela pourrait lui coûter cher d’interroger ainsi un surveillant… Il avait beau être Mutant, mais il avait été engagé ainsi… alors qu’elle-même y avait été forcée… il avait autant de droit que les Humains qui travaillaient ici et il pourrait sans peine lui faire regretter sa curiosité trop grande. Espérant seulement qu’il ne s’en prenne pas à Garry, son bébé, Elizabeth observait l’homme sans rien dire. Ses yeux de chats ne semblaient pas la troubler, même si c’était assez étrange.

Surveillant… Au moins, elle ne s’était pas trompée! Le pauvre aurait probablement bien du boulot avec le jeune Cloud en tout cas!

« Eh bien… en fait, vous n’aurez qu’à surveiller les Mutants pour qu’ils ne fassent aucun mauvais coup et qu’ils ne tentent pas de se sauver. Il y a diverses salles qui sont à votre disposition si jamais vous punissez des Mutants. Elles sont toutes aux sous-sols. » lui expliqua-t-elle d’une voix calme, sachant que Train pourrait très bien l’emmener elle-même là-bas un jour, bien qu’Elizabeth ait comprit depuis longtemps qu’elle ne pouvait pas fuir.

Jeune? Oui, bon d’accord, elle n’était certes pas bien vieille pour avoir réussit à mettre au monde trois enfants, mais… à force de passer son temps dans le lit des autres, c’était le résultat final.

« Peut-être… Je n’ai que 20 ans, mais ce n’est pas mon premier… et puis de toute façon, cela ne semble gêner les scientifiques. Ils n’ont pas souvent des Mutantes aussi… productives. »

Malgré les yeux pratiquement maléfiques de l’homme, Elizabeth tentait de garder son calme. Cela ne lui disait rien de bon, bien entendu, mais la seule chose qui lui importait, c’était qu’on ne fasse rien à son bébé. Autrement, elle pouvait bien endurer n’importe quoi, n’importe quand…

« Vous avez des questions? Ou besoin de quoi que se soit? »

« Euh… tout de suite à vrai dire… c’est peut-être beaucoup pour la journée de votre arrivée, mais je doute que que les Mutants vous posent beaucoup de problèmes. La plupart sont calmes… » répondit-elle d’un ton calme.

Les yeux de Train avaient cessé de briller, ce qui sembla la rassurer quelque peu. Après tout, pourquoi s’en prendrait-il à elle dès maintenant? Elle n’avait rien fait de mal, outre le fait de lui avoir peut-être posé quelques questions de trop. Mais bon rien n’empêchait Train de la punir pour simplement s’amuser… et c’était justement ce qu’elle semblait redouter.

« Euh… je… je le leur dirai, oui… » dit la jeune mère tout en frissonnant de peur.

Même son petit Garry sembla réagir à se rire effrayant… Lentement, il se mit à pleurer, pour le plus grand malheur de sa mère qui tentait à présent de la calmer.

« Allons, mon grand, calme-toi, ce n’est pas la peine de pleurer… Je… je suis désolée monsieur Heartnet. »

Elle s’excusait… eh oui! Même si ce n’était pas de sa faute si le bébé pleurait… Mais bon, il pleurait si fort… Espérant que cela ne mette pas le nouveau surveillant en colère, la Mutante berçait doucement son bébé alors qu’il continuait de pleurer.

« Y a-t-il autre chose? »

« Votre chambre se trouve au grenier. Le couloir est plutôt difficile à manquer à vrai dire. Vous montez tous les escaliers et c’est dans le couloir remplit de porte. » lui expliqua-t-elle.

Un but? Mais de quoi parlait-il? Trop curieuse pour s’empêcher de le questionner, la jeune femme vint s’asseoir sur la table, les pieds battants dans les airs.

« Un but? Si je puis me le permettre… quel est-il? Et de qui parlez-vous? Je… ne comprends pas… »

Il était trop incompréhensible à vrai dire. Cela faisait deux fois qu’il semblait parler de quelqu’un sans même qu’elle ne sache de qui il pouvait bien parler! C’était un peu frustrant… Elizabeth n’aimait pas vraiment rester sans réponse…

« Je… excusez-moi… je me fais un peu trop curieuse… » ajouta-t-elle, espérant de tout cœur de ne pas s’attirer les foudres du surveillant.

Elizabeth lui aurait arraché les yeux. Comment pouvait-il se permettre de lui prendre ainsi son enfant, même s’il ne faisait que le calmer?! La jeune femme au teint sombre ne se fit pas prier pour reprendre son enfant. Elle serrant contre elle, comme si on avait voulu faire du mal à son petit Garry, Elizabeth ne cessait de déposer des baiser sur le front de son enfant. Elle aurait bien crucifié Train pour simplement avoir oser toucher à son petit!

« Euh… au revoir… » répondit-elle tout simplement, encore sous le choc de s’être fait prendre ainsi son seul enfant… le seul bébé qu’on semblait vouloir lui laisser.

Garry était un peu comme son trésor, sa vie, sa joie… sans lui, elle dépérirait probablement… Mais Elizabeth avait eu de la chance. On lui avait retiré son second enfant alors que celui-ci avait à peine un an, mais Elizabeth était rapidement tombée enceinte de nouveau… ce qui semblait être la seule chose qui l’avait motivée à vivre encore…
Sortant de la salle, Elizabeth se dirigea ailleurs.