L'arrivée d'un ancient mort...

Il faisait nuit noire à l’extérieur. Deux personnes venaient tout juste d’entrer dans la salle d’accueil de Tnatum : Une magnifique jeune femme en robe blanche et légère et un petit garçon de 4 ans qui lui tenait la main. Celui-ci commençait légèrement à avoir froid. C’était normal, après tout, il n’avait pas mis sa chemise bleue avant de partir. De plus, dans leur monde, il n’en avait pas besoin puisqu’ils ne ressentaient plus la chaleur ou le froid. Enfin, Mingra s’en aperçut et fit matérialiser son vêtement qu’elle lui mit sur les épaules.
La salle où ils se trouvaient tous les deux n’avait rien en commun avec ce que le petit connaissait. Une vaste salle blanche et dénudée de décoration. Une table, des chaises et rien d’autre. C’était vide, mais tellement de choses s’étaient passées ici qu’en réalité, la pièce n’était pas vide d’histoire.
Mingra amena Derreck près de la table où elle le pris et l’assit. Il avait tellement hâte de voir sa mère e vrai, plutôt qu’à travers l’eau du lac de la déesse. Il croyait qu’ensuite, il pourrait retourner voir Nièra, sa mère adoptive, et la lui présenter. Il trouvait l’idée tellement joyeuse! Mais Mingra, elle, savait parfaitement qu’en choisissant de vivre, le petit venait de renoncer à son passé. Par contre, même en tant que Déesse, elle n’avait pas eut le courage de le dire au gamin. Elle aurait dû, mais ne l’avait pas fait. Malgré tout ce que croyaient les vivants, les dieux n’étaient pas démunis de sentiments.
Mingra se tourna vers Derreck, ses yeux rouges vifs aux flammes blanches le fixant gentiment. Le petit se tourna vers elle et lui sourit, tout bonnement. Elle lui avait promit de rester avec lui jusqu’à l’arrivée de sa mère et elle y veillerait. Les dieux ne rompent jamais leurs promesses, même celles faites à des humains.

À leur arrivée, Mingra avait utilisé un de ses nombreux pouvoirs pour réveiller Nero, qui devait justement dormir avec la mère du petit. Elle lui avait ensuite fait savoir qu’ils étaient arrivés, malgré le fait qu’ils étaient au beau milieu de la nuit. Nero avait dû réveiller Elizabeth ensuite, pour lui annoncer qu’une surprise, peut-être trop tardive, mais bon, l’attendait à l’accueil. Le pendentif en forme de croix devait aussi s’être mis à chauffer légèrement, pas assez pour brûler, mais assez pour attirer l’attention de la jeune femme.

Après un court moment, Derreck se mit à battre lentement des paupières. Le petit commençait à fatiguer. C’était normal après tout. Ils étaient au beau milieu de la nuit et lui avait repris un corps de chair, donc qui se fatiguait. La déesse le pris donc dans ses bras, le temps que sa mère arrive. Elle enroula aussitôt un de ses beau grands châles autour du garçon pour le tenir au chaud, bien qu’il n’allait pas s’endormir pour le moment. Bientôt, il pourrait enfin voir sa maman… et son papa…

[Edit: Eli, pour t'aider, puisque Nero à dû donner de son sang pour faire revenir Derreck, il s'est ouvert l'avant-bras droit avec sa dague et a le bras pansé. Il refuse catégoriquement qu'Eli le soigne par exemple.]

Elizabeth était en colère contre Nero. Il s’était ouvert l’avant-bras et refusait qu’elle referme la blessure. Enfin… cela ne l’avait pas empêché de dormir avec lui, même si elle passait son temps à lui répéter qu’elle pouvait lui refermer cette blessure en un rien de temps. Ça allait bien prendre un mois à guérir seul!
Pour l’instant, c’était le beau milieu de la nuit. Elizabeth se sentit secouer légèrement. Grognant de mécontentement, elle avait finit par ouvrir les yeux en baillant. Une surprise? À l’accueil? Avait-elle oublier d’accueillir un Mutant et Nero venait de s’en souvenir? Encore à moitié endormie, Elizabeth sortit du lit pour aller enfiler une veste et des pantoufles. Elle laissa Garry aux soins du tigre offert par Nero, quittant la chambre d’un air endormi. La jeune mère se dirigea vers la salle d’accueil, baillant et s’étirant de temps en temps afin de bien se réveiller, regrettant d’avoir quitté la chaleur du lit. Il faisait tellement froid dans le sous-sol, la nuit!
Arrivée devant la porte, Elizabeth soupira faiblement, posant la main sur la poignée. Elle ouvrit la porte.

Son regard se posa d’abord sur une femme très belle, vêtue de blanc. Son regard se posa ensuite sur l’enfant qu’elle tenait dans ses bras. Il ne devait pas avoir plus de cinq ans. Ce n’est qu’à ce moment qu’elle se rendit compte que le pendentif qu’elle avait au cou était plus chaud que d’habitude. Nero lui avait donné le sien… et Mea lui en avait remit un qu’elle avait rendu à Nero. Pourquoi était-il plus chaud, à présent? Y portant sa main gantée, elle le saisit doucement, observant, sans comprendre, la déesse et l’enfant. Elle n’avait encore jamais vu Mingra. Elle avait toujours refusé de croire qu’une telle femme puisse exister.

« Je… ne comprends pas… »

Nero avait parlé d’une surprise, mais elle n’avait encore jamais vu cette femme de sa vie… et encore moins cet enfant.

La porte de la salle s’était ouverte. Derreck s’était tourné vers celle-ci pour voir qui venait d’arriver. Puis, il se retourna vers la déesse pour lui demander si c’était elle, sa maman. Il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que Mingra lui avait fait signe que oui, d’un simple mouvement de la tête. Elle lui sourit doucement, un beau sourire dont elle en avait le secret, avant de se tourner elle-même vers la jeune femme endormie et frigorifiée. Evidemment, la déesse ne ressentait ni le chaud, ni le froid et ne s’était pas aperçue de la température des lieux. D’un simple mouvement de la paume, Mingra réchauffa la salle doucement ainsi que ses deux occupants mortels.
Elizabeth semblait un peu perdue. Et elle ne comprenait pas ce qui se passait non plus. Mingra lui souria de plus bel. Les humains étaient si étranges et intrigants pour elle. La déesse décida donc d’éclaircir un peu le néant dans les pensées de la jeune femme.
D’une voix fort charmante et mélodieuse, elle commença:

« Bonsoir, Elizabeth. Je suis navrée de vous avoir fais réveiller ainsi, au beau milieu de la nuit. Dans mon monde, nous ne faisons pas de différence entre le jour et la nuit. Mes excuses. »

Mingra passa gentiment une main dans les cheveux de Derreck, qui continuait de porter son regard bleuté sur sa mère, avant de reprendre de sa charmante voix :

« Je ne crois pas m’être déjà présentée à vous, n’est-ce pas ? Comme vous y songez, je suis effectivement Mingra, Déesse des dieux du panthéon. Je ne suis pas venue ici afin de vous punir sauvagement suite à la conversation que vous avez tenue avec ma fille, bien au contraire. Je ne serais même pas venue si ça n’avait été que cela, croyez-moi, avait-elle dit, toujours en souriant bienveillamment. Non, je suis ici à la demande de mon cher serviteur, Moréus, ou plutôt Nero, je ne sais jamais d’une fois à l’autre comment il se fais appelé sur terre, avait-elle ajouté avec un petit rire cristallin. Mais enfin, je suis venu à sa demande, avec celui qu’il m’a demandé d’amener pour vous, n’est-ce pas Derreck ? »

Sur ses mots, la Déesse s’était tournée vers le garçon, qui souria en hochant la tête, malgré la fatigue qui commençait à se faire présente chez lui.
Mingra se leva et déposa le garçon au sol. Celui-ci chancela un peu et se frotta les yeux pour chasser sa fatigue. La déesse poursuivit :

« Nero s’est ouvert le bras de son plein gré. Il en était parfaitement conscient. Sans son sang de mortel, Derreck n’aurait pu revenir ici. Et ne soyez pas fâchée après notre cher moréen, il a laissé sa plaie ouverte selon mes conseils. Je suis peut-être une déesse, certes, mais je ne peux garantir totalement la réussite d’une telle magie, soit de ressusciter votre garçon… Si Nero avait fait refermé sa plaie et que l’enchantement n’aurait pas réussit, il aurait dû se couper à nouveau, au même endroit. Ç’aurait été répugnant et cruel de le laisser agir de la sorte, vous ne pensez pas ? »

Puis, sentant la déesse le pousser gentiment dans le dos, le garçon partit en courant rejoindre sa mère.

Elizabeth sentit l’air se réchauffer autour d’elle. Elle émit un faible soupire, ravie de savoir qu’elle cesserait de grelotter. La jeune femme écoutait Mingra sans trop comprendre. Son monde? Pas de différence entre la nuit et le jour? Non, Elizabeth ne comprenait pas grand chose à tout ce charabia. La jeune femme retournerait se coucher, de toute façon, après tout cela. Pour le moment, elle espérait seulement comprendre un peu ce qui se passait. Ensuite, elle songerait à retourner dormir. Elizabeth finit par hausser légèrement les épaules. Mingra avait beau s’excuser, maintenant qu’Elizabeth était réveillée, ça ne valait plus la peine de faire cela. La jeune femme ne lui en voulait pas, même si elle avait préféré ne pas quitter son lit.
Mingra se présenta. Elizabeth n’avait jamais voulu reconnaître l’existence de cette déesse. Elle ne croyait en rien… mais à présent qu’elle avait cette femme devant elle, Elizabeth ne savait plus quoi penser. Pendant un moment, elle songea à la dernière conversation qu’elle avait eue avec Mea. Elizabeth n’avait pas été très sympathique avec la fille de la déesse. Venait-elle se venger? Se serait plutôt étonnant qu’elle fasse une telle chose avec un enfant dans les bras. Qui était cet enfant?
Ce n’est qu’en entendant le nom donné à l’enfant qu’elle sentit ses jambes devenir molles. S’appuyant à une chaise pour tenir debout, Elizabeth ne lâchait plus l’enfant des yeux. Derreck… Son petit Derreck? Derreck... revenir... mais son petit était mort, il ne pouvait pas revenir.

Elle écoutait la déesse d’une oreille et observait sans cesse Derreck, n’arrivant pas à croire que cet enfant puisse être le sien. Il était beau, avec ses grands yeux bleus. De grands yeux sombres… Et Nero s’était ouvert le bras pour cela… pour elle… pour Derreck… Les larmes aux yeux, elle s’en voulait énormément de s’être mise en colère contre Nero qui avait refusé de se laisser soigné par elle. Mais… Derreck disparaît-il une fois la blessure refermée? Elizabeth ne supporterait pas de le perdre à nouveau.
Les jambes molles, les mains moites et la tête tournante, Elizabeth n’avait plus que deux envies : serrer Derreck contre elle et pleurer. Son petit bébé, son petit chéri était là, de retour… il n’était plus mort… tout ça grâce à Nero et à Mingra. Comment avait-elle pu croire qu’une telle déesse ne puisse pas exister. Elle lui rendait son fils alors qu’elle avait toujours refusé de croire à elle. La jeune mère se laissa tomber à genou sur le sol pour recevoir son fils dans ses bras, le serrant contre son cœur.

« Mon bébé… tu as tellement grandit… Je suis désolée… je n’aurais jamais dû les laisser te prendre… »

Elizabeth resta un instant silencieuse, deux larmes coulant le long de ses joues alors qu’elle serrait son fils contre elle.

« Merci… mais… est-ce qu’il disparaîtra une fois… la blessure refermée? Je ne veux pas perdre de nouveau mon fils… »

Elle s’était adressée à Mingra.

Les deux arrivants virent qu’Elizabeth avait les jambes flageolantes, mais ce ne fut que Mingra qui y prêta attention le plus. La déesse savait que la jeune mère aurait certainement un choc de revoir son fils en vie. C’était une des raisons qui avait forcé Mingra à rester avec Derreck. Il aurait été inutile de le laisser là sans surveillance, après le temps qu’il avait passé sans se soucier du danger, il aurait bien pu se faire attraper à nouveau et qui sait ce qui aurait pu à nouveau se reproduire.
La déesse suivait le cours des pensées de la jeune mère alors que Derreck regardait celle-ci. Elle était exactement pareille à ce que Mingra lui avait montré sinon, malgré son air un peu endormi, son pyjama et sa robe de chambre, elle était jolie même plus. Il avait tellement eu hâte de la voir, il n’aurait pu souhaiter plus. Il ne saisissait pas encore l’importance de ce qui c’était produit pour qu’il redevienne vivant même qu’il ne savait pas du tout qu’il avait déjà été mort auparavant.
Mingra sourit en découvrant les intentions de la jeune mère concernant son fils. Elle sourit encore plus, d’un sourire parfait et bienveillant, voyant les deux jeunes mortels s’étreindre. Derreck avait passé ses petits bras autour du cou de sa mère qui pleurait pour la serrer contre lui.

« ‘Content maman… ‘Voulais venir te voir… ‘Pouvais pas que Mama Nièra et Papa Miroklès disaient… ‘Sais pas pourquoi… ‘Suis là… ‘Content… »

Le petit, forcément à cause de sa fatigue avait de la difficulté à garder les yeux ouverts alors il les ferma. A ce rythme là, il allait sûrement s’endormir facilement.
Lorsqu’Elizabeth s’adressa à la jeune déesse, celle-ci répliqua doucement :

« Oh non, n’ayez crainte, ma chère amie. Je vous comprends de tenir ainsi à votre fils. C’est tout à fait normal, vous êtes sa mère. Il n’y a aucuns dangers pour ce qui est de refermer la plaie sur le bras de Nero. Maintenant que Derreck est de retour avec vous et qu’il est bien vivant, il n’y a aucun danger, vous pouvez soigner votre compagnon. Ça ne l’amuse pas de vous mettre ainsi en colère. Vous pourrez le soigner à votre arrivé. Il dormira comme une bûche et ne s’en rendra aucunement compte, croyez moi, fini-t-elle avec un clin d’œil signifiant qu’elle le garderait endormit à sa manière. »

« Mama… Où papa ?, avait fini par demander le garçon de 4 ans à sa mère tout en baillant un peu. »

Entendre la voix de son fils lui fit énormément plaisir. Elle se sentie légèrement jalouse, par contre, que son fils appelle une autre femme qu’elle « mama ». Enfin, elle ne pouvait pas lui en vouloir… des gens avaient prit soin de lui, c’était ce qui comptait. Elle embrassa son fils sur la joue, heureuse de le retrouver et de pouvoir le serrer contre elle. Il lui semblait tellement fatigué… pauvre petit… il avait besoin de dormir. Elizabeth lui trouverait une place dans une chambre. En attendant, elle l’emmènerait à sa chambre. Ils seraient un peu à l’étroit dans le lit, mais se serait mieux que rien.

« Moi aussi je suis contente que tu sois là, Derreck… moi aussi… »

La jeune femme souleva son fils du sol pour se redresser, le gardant dans ses bras, refusant de le lâcher. Elle semblait avoir peur de le voir partir en poussière. Mingra, par la suite, lui assura qu’il n’y avait plus aucun danger : la plaie de Nero pouvait être refermée sans que Derreck ne disparaisse.

« Merci… Oh bon sang… je n’aurais jamais dû me mettre en colère contre lui… Vous pensez qu’il va m’en vouloir? Je ne savais pas que ça allait servir à ÇA… Nero ne m’a rien dit et du coup, quand il a refusé que je referme sa plaie, je me suis peut-être un peu emportée… »

Elizabeth lui avait crié un peu dessus, mais sans plus… Elle avait surtout paniqué à l’idée que Nero se soit blessé. Elle avait toujours peur que se soit le résultat d’une opération-surprise quelconque ou que quelqu’un ait tenté de le tué. Elle craignait peut-être trop qu’il lui arrive quelque chose de grave. La question de Derreck la laissa sans voix. Qu’est-ce que Mingra avait raconté à son fils? Que Nero était son père? Elizabeth ne pouvait quand même pas lui raconter cela! Nero n’était pas le père de Derreck… se serait idiot de lui infliger un rôle de père s’il ne le souhaitait pas. Il avait Merona, après tout. Elizabeth ne voulait pas lui mettre un nouveau poids sur les épaules.

« Papa? Euh… »

Levant les yeux vers Mingra, Elizabeth laissa sa réponse en suspension, espérant que la déesse saurait quoi répondre. La jeune mère chagrinerait probablement son fils, si elle lui disait qu’il n’avait pas de père…

Derreck sourit lorsque sa mère lui fit une bise sur la joue. Tout le monde lui avait toujours dit qu’elle était une super mère et qu’il était chanceux, mais il avait toujours rêvé de la rencontrer en vrai. Lorsqu’Elizabeth le prit dans ses bras, Derreck eut l’étrange impression de flotter. Dans le monde des morts, il ne sentait pas ce genre de chose. Il eut donc un peu peur au début, malgré le fais qu’il était dans les bras de sa mère et que ce n’était pas la première fois qu’on le prenait ainsi. Après tout, Miroklès, son père adoptif, le prenait souvent sur ses épaules ou sur son dos pour s’amuser et le petit ne s’était jamais plaint, même qu’il en redemandait!

Mingra, quant à elle, regardait paisiblement les deux jeunes mortels. De voir le petit étreindre sa mère de cette façon ne lui faisait aucunement regretter d’avoir acquiescé à la requête de son chevalier mortel préféré. Au départ, elle avait été un peu réticente au fait qu’il lui demande, à genoux comme à son habitude, de ressusciter cet enfant. Elle avait même eut peur qu’à cause de cela, le sortilège qu’elle userait ne fonctionne pas du premier coup, raison pour laquelle elle avait fortement conseillée à Nero de garder sa plaie ouverte. A quoi bon la faire refermer si le sort ne fonctionnait pas et qu’il devrait se rouvrir l’avant-bras pour recueillir à nouveau une certaine quantité de son sang de mortel pour le maléfice ? Même en sa condition de déesse, Mingra aurait tout simplement été incapable de le voir agir de la sorte.
La jeune déesse s’approcha d’Elizabeth et Derreck avant d’apposer ses paumes douces et chaleureuses sur les épaules de la jeune femme et de la fixer droit dans les yeux.

« Si vous lui dites les raisons qui vous ont poussées à agir de la sorte, il ne vous en voudra pas. Il vous comprendra. Soyez certaine que vous n’êtes pas la seule à s’inquiéter pour lui lorsqu’il fait une bêtise. Ses parents sont les premiers à ressentir les douleurs de leur fils. Même en rêves, ils ne peuvent malheureusement pas l’aider. Vous êtes donc la seule personne, ainsi que ma petite-fille, qui pouvez lui venir en aide et il le sait très bien. Cela m’étonnerait donc qu’il vous en veuille, surtout que vous avez été plus sympathique dans vos dires que ne l’a jamais été Méan, termina la déesse avec une pointe d’amusement dans la voix. »

Mingra enleva ensuite ses paumes magiques des épaules de la jeune femme avant de se reculer légèrement. En réalité, la déesse savait parfaitement que ce qu’avait dit Elizabeth à Nero n’était que très peu comparé à ce que Méa avait pu dire au jeune homme, qui avait étonnamment survécu à cela sans rien dire. C’était ce qui avait toujours surpris la jeune déesse chez ce jeune homme, son endurance à subir maintes épreuves sans se décourager ou à retenir ses émotions facilement même les plus intenses.
Derreck avait ensuite posé une question à sa mère, qui n’avait rien trouvé à dire. Le garçon avait resserré ses bras autour de son cou pour ne pas tomber alors qu’Elizabeth laissait ses dires en suspense.

« Derreck est intelligent, Elizabeth. Il a vécu les premières années de sa « vie » entouré de deux parents. Je n’ai fais que montrer votre unique image à votre fils, celle où vous étiez seule, bien entendu. Pour lui, c’est tout à fais normal d’avoir deux parents. Je ne peux vous dire ce qui sera le mieux pour vous, mais je tiens à ce que vous preniez en considération ceci : une partie du sang de Nero coule à présent dans les veines de votre garçon sinon, celui-ci ne serait pas dans vos bras présentement. »

Sur ce, la déesse posa son regard rosé sur le garçon. Derreck avait petit à petit perdu le fil de la conversation et s’était assoupis dans les bras de sa mère, la tête appuyée sur elle pour écouter les battements de son cœur, ceux qu’il avait entendu durant les premiers moments de sa vie et qui le rassurait grandement. Il n'avait pas eu l'occasion d'entendre la réponse de sa mère, mais au moins, ça lui laisserait le temps de réfléchir sur la question.

Dire que Nero c’était arrangé pour lui faire cette surprise… Il lui avait offert un repas hors de Tnatum, il lui avait offert cette superbe bague, il avait créé un tigre et voilà qu’à présent, il lui rendait son enfant. Elizabeth n’arrivait même pas à faire le centième de ce qu’il faisait pour elle.
Dire qu’il lui avait ramené son fils… Elizabeth n’aurait jamais cru qu’elle finirait par le revoir un jour. Elle avait espéré, au début, que Derreck serait réellement totalement humain, pour lui éviter les expériences de Tnatum. On le lui avait prit dans le but d’en faire un scientifique… mais il avait été tué. Elizabeth avait pensé le revoir, plus tard, lorsqu’il serait plus vieux, capable de faire des opérations. Mais… quand elle avait apprit sa mort, elle ne s’en était jamais totalement remise. Ça avait été de sa faute… elle n’aurait jamais dû se laisser duper à nouveau. Elle aurait dû se battre pour qu’on ne lui prenne pas son bébé…

La jeune femme renifla, se mordant la lèvre inférieure pour se calmer. Si elle continuait à penser à tout cela, elle ne risquait plus de dormir de la nuit. Elle avait déjà passé tant de nuits à pleurer… elle n’avait pas envie de recommencer. Son bébé lui était revenu. Il était devenu un grand garçon. Elle ne répondit rien à Mingra lorsque celle-ci lui dit que Nero lui pardonnerait. Elle espérait que la Déesse avait raison. Comment avait-elle pu en vouloir à Nero de s’être ouvert le bras pour ramener son enfant à la vie?! Elle se sentait complètement idiote.

« Le seul problème, c’est que ce n’était pas une bêtise. Habituellement, il accepte que je le soigne, mais cette fois-là, il a refusé. J’ai un peu… paniqué… Il s’est fait cela de plein gré pour que… » elle se tut un instant, reniflant, serrant un peu plus son fils contre elle. « Je me sens tellement idiote… Je n’arrive même pas à lui offrir le centième de ce qu’il m’offre… »

Puis, Mingra parla de nouveau, lui expliquant qu’une partie du sang de Nero coulait dans les veines de son fils et que pour Derreck, c’était normal d’avoir deux parents… Ça n’aidait pas vraiment Elizabeth. Elle jeta un coup d’œil à son fils qui s’était assoupi. Sa respiration était régulière et calme. La jeune mère déposa un baiser sur sa joue, le gardant contre elle.

« Je… ne peux pas lui dire que Nero est son père. Je ne sais même pas qui est le père biologique de Derreck. Et… je ne veux pas donner cette responsabilité à Nero s’il n’est pas d’accord. Il a déjà Merona. Je ne veux pas obliger Nero à s’occuper aussi de l’éducation de mes fils. Il n’est pas leur père, il n’a pas à faire cela. Je… je parlerai de tout cela à Nero… je verrai ce qu’il en pense. Nathaniel et Garry ne se sont jamais plait de ne pas avoir de père, mais Derreck en a déjà eu un, apparemment. Ne pas en avoir le chagrinera probablement… »

Elizabeth ne savait pas trop quoi faire. Néanmoins, elle était heureuse que Derreck dorme enfin. Il n’avait pas entendre que sa mère avait couché à droite et à gauche pendant quelques années. Elle ne regrettait pas d’avoir eu autant d’enfants, mais… elle se sentait toujours mal de savoir qu’ils n’avaient pas de père.

[Pardon pour l'attente ^^' ]